Le Don de RTT
Tout commence en 2008 avec le cancer du foie diagnostiqué chez Mathys, 9 ans.
Pour ses parents, seul compte alors le temps qu’ils vont pouvoir accorder à leur enfant.
Comment en effet gérer le quotidien et s’occuper de son enfant ? Les jours de congés ne sont pas illimités, les congés spécifiques (soutien familial, enfant malade ou présence parentale) ne sont généralement pas rémunérés et les besoins financiers interdisent le plus souvent, d’abandonner son emploi, même pour un temps…
Ce sont les collègues de Christophe Germain, salarié de Badoit, qui dans un élan de générosité encore inconnu sous cette forme, et avec l’accord de leur employeur, vont trouver la solution et lui offrir….170 jours de congés (payés, RTT) !
Pour que ce don magnifique ne profite pas qu’à eux seul, les parents de Mathys ont créé l’association « D’un papillon…à une étoile », destinée à permettre aux parents dont l’enfant est malade et en fin de vie, de bénéficier de ce grand élan de générosité dans ce moment si douloureux de la vie.
Comment ?
* En apportant tout soutien, de quelque nature que ce soit, aux familles et proches d’enfants malades du cancer,
* En agissant auprès de l’État pour améliorer les conditions matérielles et personnelles d’accompagnement et d’assistance des enfants malades par leurs proches ou leur famille.
L’appel de l’association a été entendu et l’Assemblée Nationale examine aujourd’hui une proposition de loi qui permettrait le don de jours de repos entre collègues.
"Un salarié peut, sur sa demande et en accord avec l'employeur, renoncer anonymement à tout ou partie de ses jours de repos non pris (...) au bénéfice d'un autre salarié de l'entreprise qui assume la charge d'un enfant âgé de moins de 20 ans atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants", précise le texte.
Sont définis comme jours de repos, les RTT, les jours de récupérations et les jours de vacances. Il n’y a pas de seuil minimal ou maximal au nombre de jours donnés. La seule restriction concerne les jours de congé payés qui ne peuvent être donnés qu’à partir du 24e jour.
L’adoption d’un tel texte permettrait bien entendu d’éviter les dérives possibles de ces dons de jours. Mais c’est particulièrement le fait d’avoir mis en avant ce bel élan de solidarité d’un genre nouveau qui retiendra l’attention.