Les jeux dangereux : tous concernés

Face aux jeux dangereux : 2 possibilités : jouer l’autruche ou en parler.
Pourtant, nous sommes absolument tous concernés : parents, enseignants, professionnels de l’enfance ... et nous pouvons tous agir.

C’est ce qui est ressorti d’une conférence absolument passionnante tenue hier soir à Saleilles sur le thème ‘Ce n’est pas un jeu’, animée par le Major Arredondo, responsable de la Brigade de la Délinquance Juvénile (1), par Mme Françoise Cochet, présidente de l’APEAS (2), association de parents d’enfants victimes de jeu par strangulation et par M. Jean-Louis Bardot, psychologue clinicien et expert à la cour d’appel de Montpellier.

Toute au long de la soirée, nos idées pré-conçues sont tombées, nos questions ont trouvées réponses et nous avons eu des pistes de discussion à explorer avec nos enfants.
A travers une série d’articles, nous allons aborder ce sujet.

1. Pourquoi tous concernés ?
Parce que les jeux dangereux se pratiquent partout, dans tous les milieux, à tout âge, même en maternelle. A chaque fois que la BPDJ intervient dans une école, un collège, un lycée pour faire de la prévention, il apparait que l’immense majorité des enfants ont connaissance de ces jeux.
Parce que nos enfants ont tous accès à internet. Difficile à croire mais pourtant : des jeux de pure violence, des suicides filmés ….sont en libres accès.
C’est même ainsi qu’est née l’idée de cette conférence. Deux animatrices d’un centre de loisirs ont entendu des enfants discuter entre eux : ‘la vidéo du suicide de X ??? trop bien !’.
Petite école tranquille, petit quartier tranquille, petits gamins tranquilles. ‘’Trop bien’. Elles ont décidé de réagir.

2. Les jeux dangereux ne sont pas réservés aux enfants mal dans leur peau.
Les enfants jouent, ils recherchent des sensations. Pire. Quelle n’a pas été notre stupeur quand Mme Cochet nous a montré des livres d’activités pour enfants, publiés par un célèbre éditeur, vendus partout, expliquant comment y jouer, montrant au final des enfants inanimés ! Ces livres sont peut-être dans votre bibliothèque, dans celle de l’école ou de la commune.  

3. Est-ce qu’en parler, ce n’est pas leur donner des idées ?
N’apprend-t-on pas à nos enfants à ne pas se pencher par la fenêtre, à ne pas jouer avec des allumettes, à ne pas se mettre de sacs plastiques sur la tête ….
Les enfants n’ont aucune conscience de la dangerosité, la mort ne signifie pas grand-chose. ‘Dans les jeux, on ne meurt pas, on ressuscite’. Parlant d’un de leurs camarades tragiquement décédé d’un jeu pris dans un livre ‘c’est comme si c’était un mauvais rêve et qu’on allait se réveiller’.
Le concept de mort est si difficile à saisir pour les enfants que l’APEAS aborde plutôt le handicap, les conséquences physiques pouvant résulter de ces jeux.

Alors, convaincu(e)s ? On continue ?

Prochain article :
Définitions des jeux dangereux
Pourquoi sont-ils si dangereux
Avec qui en parler et surtout comment en parler

(1) Contacts de la BPDJ
(2) Contacts de l’APEAS
Retrouvez toutes nos infos dans la rubrique Education/Prévention de notre Annuaire.