'T'as le compost style' : les cantines au tri
En partenariat avec les collectivités territoriales, le Sydetom 66 met en place un dispositif géré par les collégiens pour recycler les restes alimentaires.
Parce que, comme le dit Fernand Roig, président du Sydetom 66, 'les jeunes doivent pouvoir vivre dans un monde sûr et sans déséquilibre écologique', c'est au sein des cantines scolaires que doit débuter l'initation au recyclage. Une action qui, comme le précise Alexandre Puignau, vice-président du Sydetom, intervient avec 12 déclinaisons supplémentaires dans un programme départemental de prévention des déchets. il faut savoir qu'en restauration collective, un repas, entre sa préparation et sa consommation, génère en moyenne 150 grammes de déchets fermentiscibles, soit 50 grammes d'épluchures et 100 grammes de restes. Au collège Jean Amade de Céret où une plateforme de compostage est installée, les 750 repas servis chaque jour représentant plus de 16 tonnes de déchets par an. De quoi inciter les élèves de cet établissement, de toute évidence conscients des enjeux environnementaux, à composter.
Le tri du plateau-repas
C'est ce qu'ils font quand ils ramènent leurs plateaux-repas en jetant, dans des seaux prévus à cet effet, les légumes sans résidus de sauce, les épluchures de fruits ou le pain non consommé. Un geste qui, selon Robert Garrabé, conseiller général, permet d'économiser, pour l'instant et uniquement dans ce collège, 2.200 euros chaque année. Et ce, grâce aux déchets triés qui ne finissent pas à l'incinérateur avec un coût supporté, in fine, par le contribuable.
Une initiative également encouragée par Alain Torrent, maire de Céret et président de la Communauté de communes du Vallespir, qui espère voir ce concept gagner d'autres collectivités comme les maisons de retraites ou les lycées. Concept qui suscite l'intérêt des plus jeunes, dont certains furent désignés par leurs classes comme éco-ambassadeurs. Devenus incollables sur les méthodes de compostage, ils interviennent également, avec le personnel encadrant, pour nettoyer les abords de rivière ou encore en créant des affiches dédiées aux pratiques environnementales. Certains d'entre eux participeront d'ailleurs, fin mai prochain à Béziers, aux Journées académiques du développement durable.
Le Bracelet composteur
Un engagement qui franchit le portail du collège, comme l'expliquent Morgane, Gabin et Léo : 'Nous nous impliquons pour l'écologie dans notre établissement en organisant des réunions compost hebdomadaires et en intervenant dans la gestion du compostage. Mais nous continuons à la maison, où nous avons décidé nos parents à acheter ou à fabriquer un composteur. Ensuite, nous avons travaillé sur la conception d'un bracelet visant à identifier les inconditionnels du compostage'. Un bracelet estampillé Sydetom où l'on peut lire l'inscription 'T'as le compost style'. Et une tendance qui pourrait bien gagner d'autres collectivités pour que la tranche de tomate, la feuille de salade et le radis non consommé rejoignent, via la décomposition organique, le chemin originel des potagers.
JP Belras, L'Indépendant, 04/04/2013